Existe-t-il un art au féminin ?

Les femmes artistes n’ont été, dans l’histoire de l’art moderne, que très peu visibles. À cet égard, la vie de Camille Claudel, artiste incomprise et mal acceptée, est  significative.  Est-ce que l’art créé par les femmes est un art féminin ? Et, à l’inverse, est-ce que l’art créé par les hommes est un art masculin ?
Les œuvres de trois femmes artistes présentées dans l'exposition « Peindre de ses propres Elles » participent à la réflexion sur cette question.
Ces trois artistes ont puisé dans leurs racines propres ce qui constitue leur identité. Originaires du Chili pour Gacolda, de France pour Barbara Navi, de Pologne pour Wela, ces femmes peintres nous proposent chacune une lecture différente du mot peindre.

Dans ses œuvres de tressage, Guacolda nous avait déjà familiarisé avec cette inclination à jouer avec les entrelacs pour mieux révéler la trame d'une histoire, celle qui réunit les hommes à travers le temps dans cette interrogation sans cesse renouvelée sur leur présence au monde.

Barbara Navi, si elle met en place des dispositifs narratifs, ne s'astreint pas à une structure verticale contraignante. Ses constructions s’élaborent à même la matière visuelle, fournie par les matériaux iconographiques: photos, films, dessins provenant du flux Internet

Pour "sortir le tableau de lui-même", Wela fait appel aux dessins, peinture et installations qui utilisent les surfaces, les volumes et les matériaux empruntés à l’art contemporain.

On observera qu'à la différence d'autres appellations (écrivain, auteur, créateur) le mot d'artiste s'impose au féminin comme au masculin. Serait-ce le signe que l'art dépasse les genres pour unir dans une préoccupation commune la création et la relation au monde ?

                                                                                                                                                                                                                    

                                                                                                                                                                                                                                                              Claude Guibert